Faits divers – Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse
Au centre, André Raffray, Générique, 1974, série « Les Brigades du Tigre »
gouache sur carton
Courtesy Galerie Semiose, Paris
À droite, Halida Boughriet, L’Attente du Verdict, 2004
photographie argentique sur papier Lustré. Courtesy de l’artiste
© Adagp, Paris 2025
Photo © Aurélien Mole
 La photographie en argentique représente un présumé innocent qui attend la décision finale de son procès. L’incertitude et l’angoisse sont les mots d’ordres que l’artiste a souhaité mettre en avant. L’œuvre est marquée par une hantise profonde de la mort et de l’attente d’un verdict. Ce suspens se manifeste dans l’évocation des souffrances physiques et morales à travers un monde désenchanté et sombre.
Exposition collective
Exposition du 15 novembre 2024 au 13 avril 2025

C’est très certainement la lecture du texte de Roland Barthes Structure du fait divers (1964) qui est à l’origine de cette exposition. « Frère bâtard de l’information », selon le sémiologue, le fait divers nous aide à nommer et à identifier les causalités aberrantes et les relations de coïncidences qui viennent bouleverser le quotidien. « Faits divers – Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse » offre un large et complet panorama artistique et joue sur les principes de l’énigme et de l’astuce.
Le MAC VAL mène une véritable investigation, sous le commissariat de son directeur Nicolas Surlapierre, associé à Vincent Lavoie, historien de l’art et professeur titulaire à l’Université du Québec à Montréal. « Faits divers » qui réunit non moins de 80 artistes, de différents horizons et pratiques formelles a reçu le label d’intérêt national (EIN). Au travers d’une scénographie innovante qui donne les clefs du décryptage de multiples propositions artistiques, les visiteurs et visiteuses pourront décoder les ressorts du genre. Et comme l’annonce le sous-titre de l’exposition « Une hypothèse en 26 lettres, 5 équations et aucune réponse », chacun d’eux peut ici laisser libre court à son imagination et son libre arbitre.
Cette exposition collective inaugure l’anniversaire des 20 ans du MAC VAL, célébré tout au long de l’année 2025.

Commissaire de l’exposition Nicolas Surlapierre
Commissaire associé Vincent Lavoie
Coordinateur Julien Blanpied, assisté de Marzia Ferri

 

Artistes

Avec les œuvres de Absalon, Lawrence Abu Hamdan, Mac Adams, David Ancelin, Eduardo Arroyo, Julien Audebert, Delphine Balley, Lewis Baltz, Ben, Carole Benzaken, Pascal Bernier, Ode Bertrand, Maurice Blin, Samuel Bollendorff, Christian Boltanski, Corinne May Botz, Véronique Boudier, Halida Boughriet, Mohamed Bourouissa, Xavier Boussiron, Joël Brisse, La Brodeuse masquée, Brognon Rollin, Benoît Broisat, Bureau of Inverse Technology, Sophie Calle, Jérôme Cavalière et Stéphane Déplan, Stephen Chalmers, Grégory Chatonsky, Nicolas Cilins, Claude Closky, Julien Creuzet, Claire Dantzer, Nicolas Daubanes, Nicolas Descottes, Éric Dubuc, Michel François, Sylvain Fraysse, Agnès Geoffray, Camille Gharbi, John Giorno, Ana Maria Gomes, Pierre Huyghe, Ismaël Joffroy Chandoutis, Michel Journiac, Nina Laisné, Abigail Lane & Mathew Weir, Jean Le Gac, David Levinthal, Caroline Macdonald, Marko Mäetamm, Teresa Margolles, Pascale Mijares, Joachim Mogarra, Sabine Monirys, Jacques Monory, Yan Morvan, Natascha Niederstrass, Didier Paquignon, Christian Patterson, Daniel Pommereulle, Éric Pougeau, Alain Pratte, Julien Prévieux, Lidwine Prolonge, André Raffray, Philippe Ramette, Virginie Rebetez, Antonio Recalcati, Jason et Carlos Sanchez, Alain Séchas, Bruno Serralongue, Nancy Spero, Angela Strassheim, Kiran Subbaiah, Taroop & Glabel, Julien Tiberi, Yann Toma, Nils Vandevenne, Cecilia Vicuña, Bob Watts…

Ruins- Albania

Ruins- Albania

«De l’autre côté du rideau» – Albanie
Halida Boughriet : Dotation de recherche @adagp 2023-2024

« Histoire méconnue au cœur de l’Europe : une mémoire cachée à la face du monde. Peut-on donner une vision de l’histoire au présent ? »

Le projet artistique « De l’autre côté du rideau / Ruines » mené par Halida Boughriet en Albanie explore la mémoire des épreuves vécues durant le régime d’Enver Hoxha. À travers des recherches et des ren- contres, Halida Boughriet a recueilli des récits poignants de rescapés, mettant en lumière des destins brisés et des moments de résilience. Elle évoque l’internement de la population dans des camps, tels que ceux de Gradishte et de Tépélène, où les conditions de vie étaient inhumaines. En interrogeant l’histoire des déportés, elle souhaite bri- ser le silence entourant ces événements tragiques et rendre hommage aux victimes.

« Une mémoire sous surveillance » :
Ces sanctuaire de la mémoire erigées par l’état aujourd’hui, ne semble pas apaiser le ressentiment des anciens persécutés. Ils dénoncent une mise en scène qui, par son caractère voyeuriste, semble s’inscrire dans une société du spectacle, où la souffrance se meurt dans une banalité troublante. Une réflexion se pose alors sur le sens même de cette ex- position : en choisissant de commémorer les blessures du passé, n’est- on pas en train d’ériger une façade qui risque d’appauvrir la vérité de ces traumas, les réduisant à de simples représentations ? Ils réclament la réhabilitation de la mémoire.
L’artiste souligne la fragilité et la valeur de la mémoire, affirmant que chaque récit personnel contribue à tisser le lien entre le passé et le présent. Ce projet représente, selon elle, une étape modeste mais es- sentielle dans la préservation de la mémoire historique de l’Albanie.

Racism

Racism, 2024 néon 56 x 16 cm, écran, video 
Courtesy de l’artiste

Vidéo – 2´ en boucle Halida Boughriet/ADAGP, Paris 2024

Throughout the history of cinema, the representation of exoticism has undergone a significant evolution. Initially fueled by the fertile imagination of an audience steeped in colonialism, this representation has gradually integrated into the vast visual repertoire of the media landscape