HOUSE OF REASONED TRUTHS

HOUSE OF REASONED TRUTHS
Recent Video Art from Africa
Curated by Kisito Assangni
featuring works by:
Halida Boughriet, César Schofield Cardoso, Djibril Dramé, Victor Mutelekesha, 
Nyancho NwaNri, Harold Offeh, Minnette Vári, and Haythem Zakaria
September 16th – October 28th, 2023

Technological advancement and interculturalism have transformed contemporary African art, introducing a broad range of new forms of expression along with new perspectives on culture and society to Africa’s thriving art scene.  With particular attention to contemporary video art,  House of Reasoned Truths taps into the vitality of this recent work, capturing its aesthetics and broad range of formal strategies, while focusing specifically on its capacity to address the challenges of modern life in an era of globalization.  The artists in this show come from across the continent. They work reflexively, using the conventions on their respective social worlds to meditate on them and their contradictions.  They speak to questions of community, social cohesion, feminism, diasporic subjectivity, geopolitics, environmental forces, performativity, and power –  provoking reflection on Africa and the world today, beyond historically reductive classifications

Halida Boughriet, Feuille d’or (Gold leaf), 2022, 06:41
Fire eats the wood up, it moves fast, to Beethoven’s Kreutzer Sonata, dedicated to George Bridgetower. Sounds of crepitation and enlivening violin strings open the scene in darkness. Life and death, a violin burns, like the memory of Bridgetower, in the half-light, blue red flames licking around it. A British Black virtuoso violinist, Bridgetower performed the piece “sight-reading with Beethoven at the 1803 première”. The artist lights a match upon ancient faces from Caravaggio to Valentin de Boulogne. A performance of a hand and a flame over an image. The flame flickers, hesitates, is hungry. Together, hand and flame graze the image, as though about to set it alight. Black women, North African women, women as ‘Other’, women as forsaken, orientalised, enslaved, objectified.
With her captivating voice, Halida Boughriet takes her viewer by the hand, reading poems by the Romantics – Baudelaire, de Vigny, Flaubert – whose crafted words entrap the Oriental muse, and unsettle a contemporary consciousness.
Senghor’s verses offer an alternative voice, accompanying archival photographs of North African women in native dress and jewels, on whom so much patriarchal erotic desire and violence has been thrust.
The colony, the empire, the archive, the vast collections of photographs of the disempowered, on the web, searchable and up for purchase. Has much changed since they were taken? The rhythm of the voice questions and seduces, the flame, briefly revealing a brutal history, connects us to the sticky web of primitivism that saturates Western culture, without ever touching the image. We float through in the partial light, trying to remember and re-member a different history, still trapped in the shadows of this time, our time. A brief moment, too short, is conceded to try to understand the consequences of Western civilisation, after which the match consumes itself, the flame withers and dies. (Martina Caruso, art historian)

À contre-voie, 2023
 Exposition : à contre-voie à Annecy – Le Mikado Espace d’art contemporain

Au carrefour d’une préoccupation esthétique, sociale et politique, les œuvres d’Halida Boughriet s’efforcent de saisir les tensions dans les relations humaines mises en évidence par la société.

Le corps est omniprésent, comme un instrument de geste poétique expérimental. Le corps, comme mémoire d’un passé. Le corps, comme dépositaire d’une histoire à raconter. Le corps, comme retour d’une identité. Et c’est précisément sur le principe de la « restitution » que l’artiste synthétise un paysage émotionnel. En référence à l’auteur Edward Saïd, l’artiste nous livre ici son interprétation d’un monde complexe, traversé de multiples zones de fracture.

Halida Boughriet est une artiste française et algérienne, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et du programme d’échange de la SVA à New York en cinématographie. Jouant sur les dichotomies entre réalité et fiction, elle travaille avec différents langages artistiques influencés par les situationnistes et Fluxus dans son utilisation de la performance, de la photographie et de la vidéo.

Cette exposition rassemble des œuvres photographiques et vidéographiques présentées pour la première fois en France.

Crédit photo ©Béatrice-Cafieri

Autour de l’exposition :
Vernissage : mardi 7 février 2023 à 18h30, en présence de l’artiste.
Les Matinales : tous les samedis, pendant la durée de l’exposition, à 10h30, visite commentée. Gratuit.
Les Méridiennes : vendredi 3 mars 2023, visite commentée. Après la visite, un espace est mis à votre disposition si vous souhaitez déjeuner sur place. Gratuit, sur inscription.
L’Arty Hour : samedi 11 mars à 17h, visite commentée suivie d’un thé partage et jeudi 23 mars 2023 à 18h, visite commentée. Gratuit, sur inscription.

A L’ORÉE DU FOYER – Les absents du décor n°9  «Le bijoutier Afghan», 2020 

 

EXPOSITION COLLECTIVE A L’ORÉE DU FOYER, JUSQU’AU 13 MARS 2022, VILLE DE GUYANCOURT

AVEC OUASSILA ARRAS, HALIDA BOUGHRIET, LAURA HABY, KUBRA KHADEMI, JEANNE SUSPLUGAS, MARIANNE VILLIÈRE. MISE EN LUMIÈRE : SERGE DAMON

COMMISSARIAT ÉLISE GIRARDOT

« Nous observons cette maison comme nous observons le ciel, le matin, à peine réveillés ; nous observons cette maison comme notre propre ciel. »

Emanuele Coccia, Philosophie de la maison, Éditions Payot & Rivages, Paris, 2021

À l’orée du foyer se concentre sur l’intérieur : l’intérieur profond et mystérieux de nos habitats et l’intimité qui s’y déploie.

Chacun conçoit son lieu de vie à son image en y projetant sa vision du monde, variable selon le pays et le continent habité. L’expositionaborde le chez-soi dans ses définitions multiples : un lieu à la fois matériel et immatériel, quotidien, solitaire, joyeux ou tragique, parfois collectif et sujet aux retrouvailles. À travers les œuvres de six artistes d’origines diverses, nous verrons comment l’espace domestique est l’expansion d’un espace mental, un espace-temps à soi.

Dans une forme d’immersion, les visiteurs arpentent des propositions artistiques qui suggèrent des sensations proches et familières. Suspendues ou disposées près du sol, les œuvres nous accueillent dans une atmosphère lumineuse enveloppante et tamisée, aux directions changeantes.

Plusieurs récits se côtoient, reliés par l’installation de Ouassila Arras qui recouvre d’une multitude de tapis orientaux le sol de la Salle d’exposition. Photos de famille est le fil conducteur du parcours. L’œuvre incarne un objet familier qui nous rassemble : le tapis. Comme un signe, une ponctuation universelle, nous le retrouvons plusieurs fois, parsemant les œuvres des artistes.

Au cœur de l’exposition, une grande maison, Flying House de Jeanne Susplugas, dévoile le poids des objets qui emplissent nos intérieurs. Puis, la présence s’anime ; The Birth Giving de l’artiste afghane Kubra Khademi souligne ce qui intervient parfois dans les espaces intimes : la naissance, les traditions et les interdits.

Ailleurs, le travail sonore de Marianne Villière, intitulé Réalités désirées, découle de ses rencontres avec de jeunes habitantes des Yvelines dans le cadre de sa résidence artistique à Guyancourt. Elle leur donne la parole et insère leurs voix dans l’exposition.

On observe aussi des mises en scène, comme avec la photographie d’Halida Boughriet Le bijoutier afghan qui dresse le portrait d’Ismaîl installé dans un décor chargé de réminiscences historiques.

Enfin, on décrypte des scènes collectives ouvrant sur un horizon. Muhabet, le diptyque vidéo de Laura Haby évoque une forme de conversation ritualisée ; depuis bientôt quatre ans, l’artiste voyage au nord de l’Albanie dans un village enclavé qui connaîtra bientôt les bouleversements de la construction d’une route.

Ces manifestations de l’intime révèlent un échantillon de nos relations aux objets et aux personnes qui nous entourent. Les œuvres nous invitent à appréhender le chez-soi comme un paysage, un paysage énigmatique, jamais banal qui dévoile les nuances de nos habitudes et de nos caractères.

Notre foyer est un réservoir narratif : il raconte nos singularités.

Élise Girardot, janvier 2022

 

Crédits photos : Laura Haby