À contre-voie, 2023
 Exposition : à contre-voie à Annecy – Le Mikado Espace d’art contemporain

Au carrefour d’une préoccupation esthétique, sociale et politique, les œuvres d’Halida Boughriet s’efforcent de saisir les tensions dans les relations humaines mises en évidence par la société.

Le corps est omniprésent, comme un instrument de geste poétique expérimental. Le corps, comme mémoire d’un passé. Le corps, comme dépositaire d’une histoire à raconter. Le corps, comme retour d’une identité. Et c’est précisément sur le principe de la « restitution » que l’artiste synthétise un paysage émotionnel. En référence à l’auteur Edward Saïd, l’artiste nous livre ici son interprétation d’un monde complexe, traversé de multiples zones de fracture.

Halida Boughriet est une artiste française et algérienne, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et du programme d’échange de la SVA à New York en cinématographie. Jouant sur les dichotomies entre réalité et fiction, elle travaille avec différents langages artistiques influencés par les situationnistes et Fluxus dans son utilisation de la performance, de la photographie et de la vidéo.

Cette exposition rassemble des œuvres photographiques et vidéographiques présentées pour la première fois en France.

Crédit photo ©Béatrice-Cafieri

Autour de l’exposition :
Vernissage : mardi 7 février 2023 à 18h30, en présence de l’artiste.
Les Matinales : tous les samedis, pendant la durée de l’exposition, à 10h30, visite commentée. Gratuit.
Les Méridiennes : vendredi 3 mars 2023, visite commentée. Après la visite, un espace est mis à votre disposition si vous souhaitez déjeuner sur place. Gratuit, sur inscription.
L’Arty Hour : samedi 11 mars à 17h, visite commentée suivie d’un thé partage et jeudi 23 mars 2023 à 18h, visite commentée. Gratuit, sur inscription.

Orphanós, 2022 (Algérie)

Série Orphanós, 2022-2023 (Algérie)

©halidaboughriet ©adagp

Portraits des enfants migrants subsahariens d’Algérie.

 

 

 

« Algérie mon amour» –  Mémoire dans l’oubli à l’IMA (PARIS)
« Algérie mon amour » révèle toute la richesse de la production algérienne moderne et contemporaine, tant dans les arts visuels classiques que dans les nouveaux médias. Elle témoigne, à travers un choix d’œuvres représentatives, de la grande créativité de trois générations d’artistes, en dépit des tragédies de l’histoire.

L’exposition recouvre une large période, réunissant des artistes dont le plus ancien, le peintre non figuratif Louis Nallard, est né en 1918, et la benjamine, El Meya, artiste-peintre elle aussi, n’a pas trente-cinq ans.

MÉMOIRE DANS L’OUBLI, 2010 – 2011 ©halidaboughriet

Donation Claude et France Lemand 2018 / Musée de l’Institut du monde arabe

crédit photo : ©arts-in-the-city.com

Conférence en présence de l’artiste Halida Boughriet et d’Émilie Goudal, historienne de l’art, au sein de l’exposition
 « Algérie mon amour » :  Un art anti-orientaliste

Halida BOUGHRIET                                   (D’après Emilie Goudal)

De la vidéo à la performance, du podcast radiophonique à la photographie scénographiée, Halida Boughriet s’est engagée dans une œuvre au carrefour de préoccupations esthétique, sociale et politique, assemblant et construisant de nouvelles formes d’écriture en mouvement. En prise directe avec l’état du monde, l’artiste porte une attention particulière aux conflits qui le traversent et à leurs incidences, à l’échelle de la société ou de l’individu. Le corps est omniprésent dans ses œuvres.

Née en 1980 à Lens, diplomée de l’École des Beaux-arts de Paris – formation qu’elle consolide par une expérience new-yorkaise à la School of Visual Arts, section Cinéma -, Halida Boughriet est une artiste de citations, s’inscrivant dans une généalogie richement référencée de l’histoire de l’art occidentale. Elle en déconstruit et détourne la violence sociale et l’assignation visuelle, dans une action performative de (re)définition avec et contre l’image ; une démarche dont le pendant féminin de la série Mémoire dans l’oubli (2010-2011) est l’une des plus sensibles illustrations.

Halida Boughriet prête une attention particulière aux circulations géographiques et temporelles, mais aussi aux anonymes, modèles de tous âges, genres, origines sociales et géographiques, qu’elle invite à une « prise de parole » dans l’espace visuel. Au moyen de la photographie, sa recherche sur les corps peut prendre la forme de portraits (Orphelinat Sarajevo, 2007) ou de séries telles que Dream City (2008, dédiée aux espaces de jeux aménagés pour les enfants dans différentes villes du monde). Ses vidéos expérimentent souvent des dispositifs d’intervention qui viennent perturber une vie urbaine codifiée.

Cette interaction et diffraction entre les lieux de représentation et les corps (tous deux) habités est perceptible dès les premières pièces de l’artiste, avec les portraits d’une jeunesse « militarisée » de Child in America (2005) ou les Murmures (2009), clameurs étouffées des citadins dans le grouillement new-yorkais. Les codes de la représentation visuelle sont retournés, pour faire place aux voix, aux murmures de la ville. Une relation de distance et de proximité du corps au temps et à « soi-même comme un autre » (Ricoeur), palpable dans sa vidéo Corps de masse (2013-2014), où différentes générations de Dyonisiens investissent les espaces compressés des salles du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, avant que, des chairs emboîtées, ne se détache un être hybride, qui éclot dans une atmosphère caravagesque.

Les œuvres de Halida Boughriet font partie de la collection du Centre Georges Pompidou, du MAC/VAL (Vitry-sur-Seine), du MAMA (Alger) et du Musée de l’IMA.

Les artistes exposés

  • Mohamed AKSOUH 1934
  • Mohand AMARA 1952
  • BAYA 1931-1998
  • Souhila BEL BAHAR 1934
  • Abdallah BENANTEUR 1931-2017
  • Mahjoub BEN BELLA 1946-2020
  • Zoulikha BOUABDELLAH 1977
  • Halida BOUGHRIET 1980
  • EL MEYA (Benchikh El Fegoun) 1988
  • Abdelkader GUERMAZ 1919-1996
  • M’hamed ISSIAKHEM 1928-1985
  • Mohammed KHADDA 1930-1991
  • Rachid KORAICHI 1947
  • Denis MARTINEZ 1941
  • Choukri MESLI 1931-2017
  • Abderrahmane OULD MOHAND 1960
  • Louis NALLARD 1918-2016
  • Kamel YAHIAOUI 1966